Le jour des quarante-six ans de Johnny Hallyday, qu’il fête avec ses amis à Saint-Tropez, parait dans les bacs son très attendu trente-sixième opus, enregistré au studio Gang et réalisé par Etienne Roda-Gill.
Antoine Laumet, né en 1658 à Saint-Nicolas-de-la-Grave située au nord de Toulouse, arrive en Amérique à l’âge de 25 ans, et en profite pour se forger une nouvelle identité noble. Il choisit de s’appeler Antoine de Lamothe-Cadillac. Aventurier et négociant, il se trouve mêlé à une foule d’entreprises jusqu’en 1701 où il fonde le Fort Pontchartrain, du nom du Ministre de la Marine de Louis XIV, et la paroisse Sainte-Anne, sur la rive nord de la rivière Détroit, qui en réalité n’en est pas un…. De détroit. Ainsi naquit la célèbre ville industrielle du Michigan d’où jaillirent les tôles des non moins célèbres automobiles américaines, baptisées Cadillac dès 1902.
C’est avec le patronyme de ce héros Français très controversé qu’Etienne Roda-Gill baptisa le dernier album de Johnny Hallyday, car le cœur est un moteur, il invente des rêves, des musiques, des mots, des villes, et il invente le futur. Cadillac est parti un jour du sud de la France, les mains dans les poches et un chagrin d’amour dans le cœur. C’était il y a bien longtemps quand on pouvait encore marcher vers l’Ouest, fonder des villes. Cadillac a fondé Détroit, la capitale des moteurs et du rock n’roll. Et ça, ce n’est pas un hasard, c’est le destin.
On l’aura compris, cet album une fois de plus embaumera l’arôme des huiles minérales, du macadam et de la liberté. Etienne Roda-Gill en signa la totalité des textes, et confia la composition des musiques à plusieurs musiciens dont Jacques Cardona, David Hallyday, Georges Augier et Jean-Pierre Buccolo.
Avec Les Vautours, le public peut mesurer la puissance vocale et abdominale de l’Idole. Qui d’autre que Lui oserait s’infliger un aussi laborieux défi sans craindre l’échec ou le ridicule ? S’en vient en deuxième position Mirador, la composition de David qui revisite l’univers carcéral où Johnny aimait à se prophétiser une destinée si la musique ne lui avait pas offert une plus séduisante alternative. Jean-Pierre Buccolo surnommé Titi, collaborateur de Renaud et Francis Cabrel, signe avec Rien à jeter le premier de ses six titres pour le Boss. Suit Himalaya, la seule chanson de l’album à avoir été enregistrée au Studio Polygone de Toulouse.
Pour la rédaction de cet opus, Etienne Roda-Gill a pris le temps d’appréhender son interprète afin de peindre au plus près de sa réalité, notre Rocker fétiche à la croisée des années 80 et 90. Possible en moto, sur une deuxième musique de David, annonce le road trip en gestation qui conduira l’équipée sauvage avec à sa tête Johnny Hallyday, à rouler vers l’Ouest au travers des grands espaces.
Cadillac, sur une superbe musique de Buccolo, ressuscite l’audace des aventuriers avides de destins. Si j’étais moi, l’une des rares ballades de l’opus, invite la jeune Vanessa Paradis lancée l’année d’avant par Roda, à prononcer quelques mots.
L’étoile solitaire, un des meilleurs titres de ce millésime, composé par Buccolo, reprend le thème de la liberté et de l’aventure évoqué par les galops d’acier des chevauchées fantastiques de notre Héros. C’est du vent, le sixième et dernier titre de Buccolo, est une ballade plutôt facile, et agréable à écouter.
L’Album Cadillac se referme sur une surprenante création de Jean-Claude Petit, Testament d’un poète, dont le texte est inspiré par l’entremêlement de deux poèmes d’Antonio Machado, l’esthète espagnol admiré par Etienne Roda-Gill.
Pour les besoins de la promotion de son nouvel album, Johnny est présent au Journal de 13h45 de la Cinq, au Journal de 20h00 de TF1, et sur les ondes radiophoniques de NRJ.