A la TV ce sur là
Lundi 31 décembre 1962
Une surpiste aux Étoiles avec Achille Zavatta
Un bon clown n’a pas besoin de se faire une trogne rouge pour faire rire !
Et nous avons vu Achille Zavatta oublier dans sa loge, la défroque, les faux nez et les faux sourcils d’Auguste.
Il a osé combattre la tristesse en se présentant au public tel qu’il est.
Il a gagné, il est devenu le plus grand clown du monde à visage découvert.
Il n’avait, certes pas, renoncé à l’art du déguisement.
Il endosse les costumes les plus inattendus.
Cet homme-orchestre du cirque qui joue de vrais instruments, et qui avec du comique troupier, a mis le twist à l’heure militaire, a su déjà nous ménager bien des surprises.
On ne s’attendait tout de même pas au coup de théâtre de la Piste aux Étoiles de Noël.
Tel est son destin, il est l’homme providentiel qui remplace les autres au pied levé.
C’est ainsi qu’il a débuté comme clown en 1936 quand il avait 21 ans.
Il avait été engagé au cirque Rancy comme acrobate.
Voilà qu’un soir le directeur affolé lui dit: Achille, le clown Mélo a raté son train.
Je vous ai vu faire des blagues en coulisses, je compte sur vous, prenez sa place !
Vert de peur sous son maquillage improvisé, le jeune Achille passa brillamment son examen et fut proclamé Auguste n°1.
Pour Noël 1962, dans le sketch de l’émission de Gilles Margaritis, qui marque sa grande rentrée à la télévision, il remplace encore, au pied levé, une jeune écuyère défaillante.
Il est souvent plus difficile de jouer les maladroits dans un numéro acrobatique que les virtuose.
C’est bien le cas de notre "cavalière" en tutu qui, après avoir esquissé quelques pas de danse, se juche sur l’un des chevaux de la troupe de Caroli et, face à la queue, s’exclame: Tiens, un cheval sans tête.
Puis, se retournant: Mais alors il a deux têtes ? Voici ses moustaches…
La voltige commence: la fausse écuyère saute des rubans et alors là, c’est le clou du numéro, la chute qui provoque un éclat de rire irrésistible pour finir en apothéose: debout sur l’animal au galop, il joue de la trompette, de la grosse caisse et des cymbales.
- Je suis tout courbatu, nous a-t-il avoué.
Il y avait longtemps que je n’avais pas fait la voltige, j’ai du m’astreindre à un entrainement sévère pendant un mois: 3 heures par jour de manège.
3 heures par jour pour un éclat de rire de 15 secondes, voilà un bel exemple de la rude école du cirque.
http://bachybouzouk.free.fr/souvenirs/tv/zav_01.html